Claudia Gallet est née le 24 décembre 1924, dans une famille de neuf enfants. Son père, d’origine russe, avait été naturalisé français en 1947, un héritage lointain qui a façonné sans doute en elle une certaine rigueur, une discipline discrète.
À 21 ans, elle épousa Gilbert, un jeune homme de Vendin-lès-Béthune, âgé de 18 ans. Gilbert travaillait dans une ferme à Eppe-Sauvage, et ensemble, ils s’installèrent à Trélon, rue de la Halle, dans une maison simple mais pleine de promesses. C’est là qu’ils eurent deux enfants. À l’époque, ils assumaient la fonction de concierges au tissage Falleur à Glageon et Gilbert réparait les machines.
Mais avant cela, Claudia avait travaillé chez Mlle Renée, une commerçante en mercerie installée près de la mairie. C’est là, sans doute, qu’elle apprit à soigner son apparence avec une petite touche de coquetterie, une marque de distinction qui ne la quittait jamais, même dans les moments les plus simples.
Au fil des années, la famille se déplaça. D’abord à Saint-Pol-sur-Ternoise, où ils tenaient un magasin, Le Familistère, à Anor. Gilbert possédait un camion et faisait les tournées, un emploi qui unissait l’effort physique et l’engagement social, typique de ceux qui, dans les petites villes, apportent non seulement des produits mais aussi une part de convivialité et d’humanité.
Mais peu à peu, le corps de Gilbert, usé par les années et le travail, se dégrada. ses mains usées par les années de travail ne lui permettaient plus de conduire. Le couple déménagea à Feignies. Là, ils continuèrent de tenir un magasin, mais cette fois sans les tournées. Les enfants, eux, grandissaient et se mêlaient aux tâches quotidiennes, apportant leur aide tout en jouant.
Gilbert décéda en 1975, et elle poursuivit seule, travaillant à la maison de retraite de Feignies. Le temps, inexorable, s’écoula, et Claudia vécut jusqu’à l’âge de 96 ans, lorsqu’elle s’éteignit le 21 avril 2021, emportée par la pandémie de Covid-19.
Nous remercions Brigitte Wallerand, fille de Claudia Gallet pour son témoignage.